Version française
À propos d’un refus de signature d’une clause...
Il devient de plus en plus courant que l’on demande de signer une charte de confidentialité sur les tournages. Et même parfois d’interdire les photos. Étonnamment, la plupart la signe sans se poser de question ou alors peut être se sentent ils flattés d’être dans le secret du projet.
En plus d’être la plupart du temps totalement frauduleuse dans la formulation contractuelle , c’est-à-dire sans limite de date et sans dédommagement économique, ce type de charte est dramatique quant à la transmission de nos savoir-faire et de notre propre mémoire sous prétexte de business plan, ou autre effet d’annonce.
L’hypocrisie est à son comble quand on voit l’avènement du département "digital" qui consiste à faire du buzz au profit de l’entreprise par certaines personnes de l’équipe et également quand on peut voir dans la presse les diverses photos des paparazzis.
Je n’ai pour ma part et comme la plupart des techniciens jamais diffusé, en plus de 20 ans, la moindre photo sur les réseaux et je ne m’en sers que pour mémoire technique ou pédagogique ou pour mes souvenirs et j’aimerais bien que mes employeurs arrêtent de vouloir me voler mon histoire et que soit possible une collaboration dans une confiance réciproque.
Voilà pourquoi je me refuse à signer ce genre de clauses.
Cordialement.
Yvan
Ps : c’est la première fois que je ne prend aucune photo et je suis totalement désorienté par cette spoliation de mon propre regard qu’aucun photographe de plateau n’aura.
Quelques commentaires
Il manque le paragraphe : "Si le producteur considère que vous présentez un risque à sa stratégie marketing, il sera en droit de faire appel à un agent contractuel pour vous éliminer, ainsi que tout tiers à qui vous auriez divulgué une information, et ce, sans formalité préalable."
English release
It is becoming increasingly common for those working on film sets to be asked to sign confidentiality clauses. These can even extend to a ban on taking photographs. Surprisingly, most of us appear to sign without questioning the terms or the implications of such clauses. Or perhaps we just feel flattered to be given access to the inner workings of these projects.
But apart from the fact that the contractual terms of the clauses are usually invalid (i.e. they contain no definition of any limits in terms of time or space and no economic compensation), such clauses have dramatic implications for the transmission of our expertise and our right to construct and maintain our own memories, all under the cover of ‘media strategies’ and the need to stimulate public curiosity and anticipation.
The hypocrisy reaches its peak with the “digital” departments created to generate a ‘buzz’ for the benefit of the company, or when (many) pictures appear in the press from paparazzis.
In more than 20 years of experience, like most technicians and engineers, I have never shared any of my pictures on-line or in any public space. I only use them for technical or educational reasons or simply as a personal souvenir of my experience. I would like my employers to stop stealing my right to preserve my own lived experience and to make possible a professional relationship based on mutual trust.
It is for these reasons that I refuse to sign such clauses.
Yours faithfully
Yvan
P.S. This is the first time I have not taken any photos and I feel bewildered by this theft of my individual vision, which no set photographer can possibly duplicate.