Neytiri, héroïne du film qui incarne la résistance de son peuple à l’oppresseur humain venu exploiter les ressources de leurs terres ancestrales. Image tirée du film Avatar
© © 20th Century Fox
L’histoire futuriste d’une tribu indigène vivant en harmonie avec la nature et confrontée à la décimation de sa communauté et à la destruction de ses terres ancestrales par des envahisseurs agressifs n’est pas qu’une fable fantaisiste. Comme les Na’vi, les peuples indigènes subissent la discrimination d’un monde qui pense qu’ils sont primitifs et attardés parce qu’ils n’aspirent pas au mode de vie des pays industrialisés et choisissent souvent, comme ils le font depuis des millénaires, de ne dépendre que de leur environnement naturel pour survivre.
Un Penan du Sarawak (partie malaisienne de l’île de Bornéo), a confié à Survival : "Nous, le peuple penan, ne pouvons vivre sans la forêt. Elle nous protège et nous la protégeons. Nous comprenons les plantes et les animaux parce que nous habitons ici depuis de nombreuses années, depuis des temps immémoriaux".
"Les Na’vi d’Avatar se lamentent parce que leur forêt est détruite. Il en est de même pour nous, les Penan. Les compagnies d’exploitation forestière abattent nos grands arbres, polluent nos rivières et font disparaître notre gibier".
Jumanda Gakelebone, un Bushmen du Kalahari a déclaré : "Nous les Bushmen sommes les premiers habitants de l’Afrique australe. Nos droits à la terre sont bafoués et nous appelons le monde entier à l’aide. Avatar me rend heureux parce qu’il montre au monde ce que c’est que d’être Bushmen et ce que notre terre représente pour nous. La terre et les Bushmen sont indissociables".
Davi Kopenawa Yanomami, connu comme le Dalaï Lama de l’Amazonie, a expliqué : "Mon peuple a toujours vécu en paix avec la forêt. Nos ancêtres nous ont appris à comprendre notre terre et les animaux. Nous avons utilisé ce savoir avec précaution, parce que notre existence en dépend. Ma terre yanomami a été envahie par les orpailleurs. Il en est résulté la mort d’un cinquième de notre peuple, atteint de maladies que nous n’avions jamais connues auparavant".
En recevant le Golden Globe Awards la semaine dernière, le réalisateur d’Avatar, James Cameron, a évoqué l’une des idées centrales de son film qui "nous interroge sur le fait que tout est lié, les êtres humains les uns aux autres et chacun de nous à la terre". James Cameron a ajouté : "Le génie du cinéma est que vous pouvez apprécier le miracle d’un monde que nous avons ici sans avoir à parcourir quatre années lumières et demi pour atteindre une autre planète".
James Cameron s’est inspiré de la langue maori de Nouvelle-Zélande pour inventer celle des Na’vi.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : "De même que pour les Na’vi qui décrivent la forêt de Pandora comme ‘leur tout’, pour la plupart des peuples indigènes, la vie et la terre ont toujours été profondément liées".
"Le thème central d’Avatar – si l’on fait abstraction des lémuriens multicolores, des chevaux à longues trompes et des guerriers androïdes – se répète inlassablement sur notre planète."
"Comme les Na’vi d’Avatar, les derniers peuples indigènes du monde – de l’Amazonie à la Sibérie – sont également en danger d’extinction, leurs terres sont spoliées par de puissants intérêts pour des raisons lucratives telles que la colonisation ou l’exploitation forestière et minière."
"L’un des meilleurs moyens de protéger le ‘miracle’ du patrimoine naturel du monde est d’une simplicité étonnante, c’est de garantir les droits territoriaux des peuples indigènes".
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Sujet de discussion sur Avatar et l’écologie
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– Survival International