Je devais faire un téléfilm avec un ami chef op à partir du 16 Mai 2005.
Je le sais depuis plus de 6 mois, les dates s’étant décalées par suite de difficulté de bouclage de budget.
Je refuse quelques projets en prévision de ce tournage.
Nous travaillons ensemble depuis de nombreuses années et formons un assez bon binôme.
Nous savons que ce film n’est pas facile à faire dans cette économie et qu’il va falloir réfléchir à des solutions techniques et esthétiques pertinentes.
Je lis le scenario (très motivant) fais des repérages et commence à travailler avec l’opérateur.
Je rencontre le directeur de production le 5 Avril pour débattre du cadre du forfait qu’il propose car le film se tourne pour sa moitié en mixte (voire nuit en cette période de l’année) dans un chateau à 28 km de Paris et le plan de travail est très chargé.
Le forfait proposé (imposé :"c’est oui ou non") est globalement à - 20% du tarif syndical (sntpct). Je demande ce qui se passe en cas de débordement.
La rencontre est assez "électrique", certains préjugés émanent respectivement de nos deux personnes.
Après quelques dérapages généralistes ("vous gagnez quand même beaucoup d’argent", "vous ferez en sorte avec le chef op que ça ne déborde pas si vous n’avez pas "envie" de travailler",) sur une économie particulière, il me fait une nouvelle proposition à -15% (sensé absorber des prépas, remballes suplémentaires et autres aléas d’horaires de services...) et les heures sup de plateau au delà de 5 heures (cumulées sur toute le durée du film) seront payées en simples.
Il me dit que ces conditions nous rendent responsables de la perte de 2 Jours de stead et d’un jour de grue.
Je devais donner une réponse dans le week-end du 1 Mai mais je ne réponds que le lundi matin 2 Mai (j’ai 3 enfants et c’est les vacances de pâques) par mail en faisant peut-être une petite note d’humour visiblement de mauvais goût pour lui.
Il me rappelle ensuite pour me dire qu’il a bien eu ma réponse (oui en l’occurence) mais que nous ne travaillerons pas ensemble ("il n’y a que le pognon qui vous intéresse").
Le lendemain soir, l’opérateur (pas informé au préalable), lors de repérages de nuit, découvre un nouveau chef electro (pas informé non plus de ce qui s’est passé mais ses conditions d’embauche sont celles que j’avais défendues.... no comment). Situation un tantinet déstabilisante voire cocasse.
Suite à cela, l’opérateur, la réalisatrice, le premier et le dir prod se rencontre en cellule.
Le dir prod argumente que je vais mettre le bazar, que de toute façon (il travaille gratuitement sur le projet depuis 10 sem.) "c’est lui ou moi" (musique ennio morricone...), réflexion flatteuse mais complètement déplacée pour ma modeste position de chef électricien en regard de la sienne.
L’opérateur essaie de me défendre en vain et demande si il peut choisir un autre chef electro, le dir prod pause alors sur la table la convention collective surlignée au stabilo comme quoi la production choisi son équipe (pas de stabilo sur les conditions de travail et de salaire ?).
Le problème est la situation dans laquelle il met l’équipe image en ayant pris autant à cœur une "incompatibilité d’humeur". De mon côté, je suis plutôt décu de ne pas faire ce film qui s’annonce prometteur (ce n’est pas si souvent) et en même temps, je suis assez content d’avoir mis aussi rapidement en évidence la notion "d’équipe" de ce monsieur.
Désolé aussi vis à vis de l’électricien qui devait venir dans cette aventure. Ma démarche à toujours été d’essayer d’être au plus clair en termes d’embauche et d’horaires afin de pouvoir me consacrer au mieux ensuite sur mon travail...
Original Message -----
– From : Yxxx xxxxxx
– To : Exxx.xxxxxxxx
– Sent : Monday, May 02, 2005 8:23 AM
– Subject : Au xxxxxxxxxxxxxxxxx
Je réponds par mail car peu joignable cette semaine.
Je dis donc oui sans vraiment savoir à quoi. C’est à la mode en ce moment !
Pourriez-vous me faire un récapitulatif par mail ?
Yxxx