Michael Cimino dans l’enfer du paradisJPEG
Article mis en ligne le 5 mai 2010
dernière modification le 7 avril 2010
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C’est le film maudit par excellence. Plus gros « bide » de l’histoire du cinéma américain, La Porte du paradis a brisé la carrière de Michael Cimino et ruiné United Artists. Au point que le prestigieux studio fondé par Charles Chaplin dut mettre la clé sous la porte. Steven Bach, vice-président de United Artists à l’époque, a raconté cet incroyable fiasco dans Final Cut, un témoignage passionnant sur les coulisses de ­Hollywood (1).

Quand il débute les prises de vues, en avril 1979, Cimino est au zénith : il vient de gagner cinq oscars pour Voyage au bout de l’enfer. Son ambition : réaliser l’Autant en emporte le vent du western. Son obsession : l’authenticité historique, quel qu’en soit le prix. Il fait rechercher une centaine de paires de patins à roulettes de la fin du XIXe siècle pour la grande scène du bal. Impose à ses comédiens six semaines de cours intensifs de tir, d’équitation, de diction avec accent russe... et de patinage. Perfectionniste, Cimino peut attendre une journée entière la lumière idéale. Et quand il se décide à filmer, il multiplie les prises – jusqu’à cinquante-sept pour une scène, se souvient Brad Dourif. Au bout de deux semaines, la production a déjà... dix jours de retard ! Le studio tente de convaincre le réalisateur de se montrer moins intransigeant. « Mais allez donc dire à Michel-Ange de poser son pinceau », se désole Steven Bach...

Quand le tournage se termine enfin, au bout d’un an, le budget a quadruplé. Cimino présente un premier montage, précisant qu’il pense encore pouvoir couper « entre quinze et vingt minutes ». Le film dure cinq heures vingt-cinq... Bach, furieux, ordonne des coupes supplémentaires. Il ne verra même pas la nouvelle version, de trois heures trente-neuf, avant la première projection à New York, le 19 novembre 1980 – le film sera ensuite exploité dans un montage réduit à deux heures trente. Terrible ironie de l’histoire : La Porte du Paradis, démoli par la critique à sa sortie, est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre.

Samuel Douhaire
Télérama n° 3141

(1) Le livre, inédit en France, a été adapté dans un documentaire télé, “Final Cut : The making and unmaking of Heaven’s Gate”, de Michael Epstein, disponible sur youtube.com


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