Le tour de table des actionnaires serait sur le point d’être conclu, élément déterminant pour que l’État accepte enfin de céder la précieuse ressource foncière au projet d’installation de studios de cinéma sur l’ancienne base aérienne.
Paradoxalement, le silence qui enveloppe le projet d’installation de studios de cinéma sur l’ancienne base aérienne de Francazal depuis la rentrée de septembre est plutôt de bon augure. Après les révélations de « La Dépêche du Midi » début juin 2011 et l’emballement médiatique qu’elles ont provoqué, c’est désormais dans le secret de leurs rencontres régulières que Bruno Granja, le porteur de cet incroyable projet, les Américains de Raleigh et les services de l’État, lèvent un à un les obstacles qui se dressent naturellement devant ce qui constitue pourtant une formidable occasion de diversification de l’économie de la grande agglomération toulousaine. « Oui, le projet avance », confirme Bruno Granja, cet architecte de Cugnaux devenu désormais le patron de la société française d’exploitation qui gérera le site de 45 hectares dédié à la production cinématographique, publicitaire et musicale. « Aujourd’hui, nous avons acquis la confiance et l’appui des services de l’État et des élus locaux, départementaux et régionaux », affirme Bruno Granja qui a été reçu, fin septembre, au ministère de la Culture où son projet a retenu l’attention des conseillers de Frédéric Mitterrand.
Il vient également de rallier un nouvel allié de poids. « Daniel Fillâtre, le président de la faculté du Mirail, est prêt à examiner avec nous les conditions d’une délocalisation de la section « Cinéma » de son établissement sur notre site qui pourrait alors accueillir un campus d’environ quatre cents étudiants », révèle Bruno Granja. De la même façon, la Cinémathèque de Toulouse et tous les professionnels régionaux de la filière accompagnent son projet, dans sa dimension artistique et sociale. Le jeune architecte est logiquement plus discret sur le montage financier de son ambitieuse opération estimée à plus de 100 millions d’euros. Mais de source proche du dossier, le tour de table des actionnaires auquel se joindraient les studios Raleigh, serait sur le point d’être conclu, élément déterminant pour que l’État accepte enfin de céder sous une forme restant à préciser (vente, bail emphytéotique, convention), la précieuse ressource foncière.
Dès lors, le compte à rebours auquel les Américains sont très attentifs, pourrait être déclenché : lancement des travaux, recrutement du personnel, négociation des espaces commerciaux du site début 2012, et tournages des premiers films en septembre de la même année.
Des centaines d’emplois et une reconnaissance internationale
Les studios de Londres vieillissent, ceux de Cinecitta en Italie agonisent tandis qu’à Alicante, la Ciudad de la luz, trop exiguë, étouffe sous la demande à laquelle les nouveaux studios de Budapest ne peuvent pas répondre. Bref, il reste, selon l’industrie cinématographique américaine, un potentiel d’activité à exploiter en Europe de l’ouest dont pourrait se saisir Francazal. « Il s’agirait, en terme de surface, de l’un des plus grands studios d’Europe et peut-être du monde », souligne Bruno Granja. L’opération doit aussi produire plusieurs centaines d’emplois directs et indirects. « C’est un projet réellement social », insiste Bruno Granja. « La majorité des emplois nécessaires à la bonne marche d’un studio est issue des métiers de l’artisanat : peinture, menuiserie, coiffure, couture, cordonnerie, ferronnerie, etc., qui peuvent s’adresser à des populations en difficulté ou non-diplômées ». Il insiste enfin sur « la bonne affaire touristique que Toulouse et sa région peuvent réaliser grâce à la reconversion artistique de Francazal ».