Il y a plusieurs approches possible sur un plateau, selon les réalisateurs-trices, chef op, 1er assistant,... dans la concentration que l’on souhaite obtenir :
– Soit une continuité de tension sans rupture entre les moments de prise de vue et les étapes de mise en place technique, cette approche favorise la mise en scène mais est parfois difficilement soutenable sur la durée pour l’ensemble des technicien.nes.
– Soit une approche plus « fractionnée » composée de préparatif, mise en place, tournage... Les termes « répétition », « silence », « moteur », « action », « coupé », officialisant les divers moments. Cette approche est plus durable d’un point de vue équipe, car elle permet d’alterner concentrations, détentes, discussions, comme le sont les pauses en randonnée. Par contre, cela demande plus de tolérance ou connaissances des différents département mise en scène, image, ... des autres corporations pour accepter ces alternances de concentration.

C’est la deuxième fois que je travaille sur un tournage où le chef opérateur est sur la fréquence talkie des électriciens, machinistes et autres et il y a de quoi se poser quelques questions sur cette approche.
En ce qui me concerne j’estime que certains postes ne peuvent pas être dans la même implication permanente que le chef opérateur. Il faut des espaces de respiration, de déconnade.
Le climat de pression continue induit par cette approche n’est pas très sain.
Les chefs op pratiquant ces méthodes doivent accepter d’entendre d’autres approches du travail, on n’est pas encore chez Amazon, quoique l’on s’en rapproche très vite.
En ce qui me concerne, ce sera une question dont la réponse sera déterminante désormais car associé aux séparations en plexiglas à la cantine, ça commence à ne plus laisser beaucoup de place aux interactions sociales non professionnelles dans le monde du travail.
Yvan